Où sommes-nous? Le dépaysement est complet dans ce vaste et haut passage arrière de demeure, entièrement investi par le choc visuel de lignes horizontales et verticales n’en finissant pas de se croiser…
Certains éléments de la végétation pourraient faire penser à l’Espagne où l’on réussit des cours ombragées où la lumière ne pénètre que par petites taches légères et mobiles… Le lieu aurait pu être très ingrat avec de hauts murs de béton ; ils sont devenus les supports de tout un damier de claies hypergraphiques, habilement disposés et comme improvisés tandis que, devant eux, différentes végétations s’élancent elles- aussi, finement et élégamment, vers le plus haut… le sol, lui aussi est un univers très graphique, avec des lignes se croisant à l’infini et à la perpendiculaire dans un jeu où pourrait régner la plus grande rigueur. Sauf qu’ici et là, comme autant d’insolences, des graviers, pierres ou roches viennent soudain casser ce qui pourrait paraître trop systématique. Ainsi, partout, de l’histoire est-elle donnée comme si le lieu existait depuis longtemps ; avec sa fontaine qui apporte sa fraîcheur et son bruit qui, ici, résonne particulièrement, le minéral et le végétal étant partout à égalité… Comme sur le chemin piétonnier où les barres de schistes disposées en largeur élargissent visuellement le passage…