La maison qui avait trop de voisins
La maison qui avait trop de voisins
Au début, les propriétaires avaient beaucoup aimé cette maison contemporaine très épurée avec une vaste terrasse rectiligne, collée en L contre deux façades. Ils aimaient aussi et trouvaient fonctionnelle cette pelouse plate à 2 niveaux et sans plantes, sans rien de ludique. Juste une piscine. Mais comme posée là, sans décor ni la moindre intimité. Rien nulle part pour se protéger du soleil brûlant et de la chaleur étouffante en été.
Trouver un point de départ
Les propriétaires nous ont présenté une statue balinaise qui leur plaisait et qu’ils avaient achetée: Nous lui avons d’abord donné un décor, en l’installant sur un point d’eau de notre fabrication avec ruissellement permanent sur un fond de bambous japonicas, très jungle de là-bas… Puis l’idée s’est très vite imposée de défoncer la terrasse à l’angle exact des façades pour casser l’uniformité et planter là des herbes et graminées contrastant et jouant très bien avec la sévérité minérale du dallage.Comment ensuite se protéger du vent sans pour autant se retrouver systématiquement enfermés derrière une haie qui serait trop dense, sombre et uniforme?
Palissade voyageuse…
Une palissade en bois, coulissante et fabriquée sur mesure était une solution permettant de s’adapter à des situations, des saisons différentes. Quand la palissade est tirée, derrière elle une rangée végétale protège des regards mais avec une certaine transparence, n’excluant pas ce qui se passe au-delà.. Et là où il fallait se couper de la vision sur une façade voisine trop présente une palissade en bois naturel et inégale dans ses hauteurs a été fabriquée par nous sur mesure. Mais en exploitant, chaque fois qu’ils existaient, les points de fuite sur le paysage environnant…
Troubler le jeu… Effacer les limites…
L’important étant là encore de relier le jardin au reste du monde.. Rester ouvert aux autres, ne pas s’en exclure. Et même de troubler le jeu.. Faire que de l’intérieur du jardin le visiteur ne puisse plus savoir où les limites exactes se trouvent.. Ce pavillon de jardin en mélèze et très réussi vous appartient-il ou non ? le mystère peut rester… Il peut même être subtilement augmenté…
Jouer la continuité
Etes-vous sensible au très bel arbre d’une propriété voisine ? Rien ne vous empêche d’en planter un semblable ou d’une autre espèce mais dont la couleur, la texture rappelle ce bel arbre et accrédite une continuité… Ou jouer le contraste… On peut aussi planter un arbre qui, au contraire, par fort contraste de couleur ou de nature avec celui du voisin, attirera insensiblement le regard sur cette différence et augmentera d’autant la distance de la vision.. Mais pour favoriser pareils fonctionnements encore fallait-il commencer à redresser cet univers qui semblait traîner par terre.
Troisième dimension…
Il manquait la troisième dimension, en élévation.. Des plantes plus hautes, des arbres ont permis la création de volumes et d’endroits différents favorisant l’impression de plus grand espace.. Et cela dans le respect de l’esprit contemporain de la construction.. Certaines espèces, aux structures et au port très régulier s’accordent parfaitement avec des lignes modernes très tranchées…
Privilégier l’esprit et l’unité du lieu
Le choix d’une thématique très précise peut aussi faire écho à la rigueur d’un bâtiment. Ici, nous avons suggéré du métal travaillé dans notre atelier. Présent sous différentes formes en divers secteurs, il crée du lien, confirme une intention, donne du sens. Un jardin où l’on se sent bien est toujours un jardin qui a sa part d’unité… Comme si, d’un jardin à l’autre, derrière les styles, c’est toujours de beauté et d’harmonie qu’on parlait…