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La maison qui avait des complexes devant une vue trop belle, un lac trop beau…

Jardin naturaliste Jardin d’eau

La maison qui avait des complexes devant une vue trop belle, un lac trop beau…

Crans-Près Céligny – 2008 – 4’576m2

Quand on est voisin direct d’un château au parc somptueux, comment faire pour exister quand même? Quand on a en plus devant soi l’une des plus belles vues sur le Léman de toute la Côte vaudoise, quel jardin imaginer pour rivaliser et retenir le regard?

Jamais avec des poissons!

Au sud de la maison, l’envie existait d’une pièce d’eau. Face au Léman qui a ici l’infini de la mer, la taille du bassin devait visuellement tenir le choc de l’inévitable comparaison… donc être de belle dimension. Puis la creuse fit naître comme souvent et au dernier moment, l’envie de pouvoir s’y baigner. D’autant que pour durer, l’étang allait être réalisé en béton. «Jamais je ne me baignerai avec des poissons !»: l’adolescente des lieux fut formelle. Et la dernière aujourd’hui, avec ses amis, à sortir de la piscine naturelle..

Savoir prendre des risques…

Les propriétaires ont pris certains risques en voulant parfois placer telle plante à tel endroit où le risque existe qu’elle ne supporte pas un courant froid, le long d’un mur ou d’une façade… Ils ont agi comme la nature qui, toujours essaie de s’implanter partout, contre vents et marées. Il n’est pas encore dit qu’ils auront eu tort. Quand le paysagiste s’en va, c’est là aussi que la véritable histoire du jardin commence…

Exister quand même

Quand on est voisin direct d’un château au parc somptueux, comment faire pour exister quand même? Quand on a en plus devant soi l’une des plus belles vues sur le Léman de toute la Côte vaudoise, quel jardin imaginer pour rivaliser et retenir le regard? Autant que cet endroit magique, ce sont les propriétaires qui nous ont séduits. La maison qu’ils y ont construite est en bois, très contemporaine, intelligente, généreuse dans ses espaces et sans affectation. Et l’idée, d’emblée, a été de chercher avec eux un jardin le plus naturel possible et sans trop toucher à la topographie qui descend doucement vers les vignes et le lac.

Respecter un lieu sans renoncer à des envies…

Seule exception, mais de taille, un vaste pierrier fleuri qui n’existait pas au nord de la propriété. Nous l’avons créé pour répondre au désir des propriétaires qui aiment la montagne. Mais aussi parce qu’un tas de pierres comme ça, il aurait pu exister dans un coin, abandonné un peu à l’écart du château, comme il en va parfois dans les grandes propriétés.. Pour qu’il semble avoir été là depuis longtemps nous l’avons même fait déborder devant l’entrée nord du haut mur d’enceinte, pour le retravailler aussitôt à la pelle mécanique et dégager le passage voitures en une sorte de léger vallon.. A partir du pierrier que nous avons planté de monardes, églantiers et graminées. un cheminement piétonnier mène au potager voulu à une place de choix, à l’est, à proximité immédiate de la maison.

Légumes comédiens

Très souvent, dans les nouveaux jardins le potager est installé à l’écart, éloigné des regards. Ici les propriétaires le désiraient au contraire tout proche d’eux, familier et même fleuri. Tellement fleuri qu’à la vérité l’exubérance des cosmos le dispute sérieusement à la beauté des légumes et la diversité infinie de leurs textures… L’architecte avait repéré sur une photo des arches métalliques de notre fabrication. Simples et aériennes elles ajoutent de la hauteur, du volume à ce potager si rigoureusement dessiné, dallé et borduré qu’il en apparaît en hiver comme le décor obligatoirement rigoureux d’une folie à venir et à mettre en scène… L’arrivée promise pour le printemps de comédiens incontrôlables mais seuls quand même à pouvoir raconter la vie..

Rigueur et déraison

La rigueur et la déraison voulues donc en harmonie comme cela se passait dans les grands jardins des châteaux d’autrefois. Comme dans le château juste à côté. Entre l’ancienne et la nouvelle demeure, une complicité d’histoire, de famille et de goûts existe réellement… Qui continue ailleurs dans le jardin. Car depuis le potager, l’on passe au sud où sur la gauche par-dessus un très vieux mur le regard porte à l’est sur le château. Une présence magnifique, précieuse. L’exemple parfait de ces percées qu’il faut savoir se ménager sur de beaux toits voisins, ou sur un arbre remarquable de la propriété d’à côté.

Capter la beauté même si elle n’est pas sienne…

Apprécier la beauté même quand elle n’est pas chez soi… La capter, la voler presque, l’intégrer dans une vision plus large, généreuse et jouissive au-delà des barrières du cadastre.. C’est là, au sud de la maison que l’envie existait donc d’une pièce d’eau. Face au Léman qui a ici l’infini de la mer, la taille du bassin devait visuellement tenir le choc de l’inévitable comparaison… donc être de belle dimension. Encore fallait-il trouver le bon emplacement. Le propriétaire est un planchiste, grand amoureux du lac. Il tenait à ce que, regardée à partir de l’intérieur de la maison, l’eau de l’étang constitue un large premier plan (formant un tout avec le Léman)… Mais à trop se rapprocher des façades, le risque était qu’à partir des bords de l’étang on n’ait plus la vue d’ensemble de la maison, intéressante actrice à ne pas négliger… Puis la creuse fit naître comme souvent et au dernier moment, l’envie de pouvoir s’y baigner. D’autant que pour durer, l’étang allait être réalisé en béton…

“Jamais avec des poissons !”

Pourquoi pas aménager un espace de baignade où clairement, les espaces quoique traversés par la même eau seraient distincts? «Jamais je ne me baignerai avec des poissons! L’adolescente des lieux fut formelle. Le moment de l’arrivée des plantes et leur installation est l’un des moments les plus forts.. Comme lorsqu’après des mois de préparation chacun dans leur coin, les comédiens, les techniciens, les décorateurs se retrouvent enfin ensemble, avec la même fièvre à peu de temps de la première, devant le public.. les plantes indigènes les mieux capables de survivre dans un lieu aride ont pris place dans le pierrier: herbes, plantes grasses, graminées et petits églantiers fidèles à la réalité de ce type d’endroit.. Nulle part donc dans ce jardin on ne trouve de folie horticole. Par respect du lieu chargé d’histoire et en osmose aussi avec la maison très contemporaine mais construite en matériaux authentiques : vraies pierres de Bourgogne, cèdre rouge non traité. Le ruisseau qui alimente la pièce d’eau a son propre environnement naturel de grosses et vraies pierres de rivière et de troncs flottés. Le terrain immense et jusque-là inoccupé est devenu spectacle permanent, invitation à la promenade entre des plantes et fleurs toutes indigènes. Avec parfois des végétations plus denses, des saules plus serrés pour des endroits très intimes, cachés de tout.

Traverser le temps…

Rien ne se voit des efforts accomplis, tout semble avoir traversé le temps . Comme le vieux sycomore centenaire ou une vieille souche où s’élance une clématite… Des points forts à dégager et bien mettre en valeur pour la part d’histoire et la durée dont ils témoignent.

Prendre des risques..

Les propriétaires ont pris certains risques en voulant parfois placer telle plante à tel endroit où le risque existe qu’elle ne supporte pas un courant froid le long d’un mur ou d’une façade… Ils ont agi comme la nature qui, toujours essaie de s’implanter partout contre vents et marées. Il n’est pas encore dit qu’ils auront eu tort. Et toutes les plantes ne pousseront pas pareil. Certaines demanderont plus de soins que d’autres. Quand le paysagiste s’en va, c’est à partir de là que la vraie histoire du jardin commence… On nous confie parfois, ensuite, l’entretien annuel du jardin. Nous avons appris que l’adolescente des lieux et ses amis étaient devenus les hôtes les plus joyeux de la piscine naturelle… Ce lieu est un paradis, bien réel. Mais toutes les maisons n’ont pas autour d’elle des milliers de mètres carrés. Leurs jardins ne sont pas les moins intéressants à imaginer…

Les cookies c’est délicieux !