Quand les jardins se mélangent
Quand les jardins se mélangent
Cette maison venait d’être finie et comme c’est souvent le cas, le budget de construction n’avait quasi rien prévu pour le jardin en dehors d’un simple engazonnement. Or ici, le terrain, tout en longueur d’est en ouest, est étroit au sud; d’où une forte proximité de la face arrière de la maison voisine au sud …
Eviter la facilité et la monotonie.
Comment faire quand au sud de votre maison et à faible distance, il y a la maison du voisin ? Le réflexe ordinaire aurait pu être de dresser une haie haute qui la masque. Mais il aurait encore fallu, devant elle et pour la rendre supportable, placer des buissons et, devant eux, une végétation florale qui aurait quasiment dévoré toute la place disponible. D’où le réflexe, là-encore d’utiliser la végétation du voisin en le laissant déborder en dehors de chez lui. Puis nous avons identifié les endroits les plus gênant et aménagé devant eux en une végétation adaptée.
Attirer l’attention ailleurs..
Nous avons également cherché à user d’astuce en créant des événements, en attirant le regard vers certains points précis comme un mur de gabions devant lequel nous avons installé un érable japonais particulièrement remarquable. Le regard se porte immanquablement vers lui, au point que l’on oublie ainsi d’accorder la moindre attention précise à ce qui se trouve derrière cet ensemble.
Tailler certains arbres pour les rendre plus transparents..
Quand un arbuste se rapproche par trop de la maison ou de la terrasse, on peut aussi choisir avec soin une espèce particulière où les branches et la charpente sont aussi belles à observer que le feuillage. Par une taille adéquate, on peut ainsi faire que la plante va devenir davantage transparente et permettre au regard de la traverser pour gagner, ainsi, en profondeur visuelle, plus loin dans le jardin.
Grande palissade, grands sujets trop coûteux
Pour se préserver de ce vis-à-vis trop présent, leur premier réflexe avait été de penser planter une grande haie avec de hauts sujets ou d’installer une haute palissade sur tout le devant du jardin. Mais outre le fait que cette solution était très coûteuse, elle avait le désavantage de consommer beaucoup d’espace puisque cette haute palissade ou cette grande haie auraient dû elles-même être adoucies en plaçant devant elles, des arbres ou arbustes plus petits , eux-mêmes adoucis par un troisième plan floral. Le risque eut été alors de consommer trop d’espace libre devant la maison.
Aimer l’arbre du voisin
Notre première proposition a donc été d’essayer de tirer parti au maximum de la végétation intéressante du voisin. Aucune raison en effet de vouloir masquer un bel arbre sous prétexte qu’il n’est pas à vous. En le laissant même déborder un peu chez vous, c’est comme si vous l’invitiez en esprit de tolérance intelligente; en échange il rend vôtres ses frondaisons et moins visible, moins importante la frontière entre propriétés.
Créer des événements
Nous avons également cherché à user d’astuce en créant des événements, en attirant le regard vers certains points précis comme un mur de gabions devant lequel nous avons installé un érable japonais particulièrement remarquable. Le regard se porte immanquablement vers lui, au point que l’on oublie ainsi d’accorder la moindre attention précise à ce qui se trouve derrière cet ensemble.
Chercher la transparence
Et quand un arbuste se rapproche par trop de la maison ou de la terrasse, on peut encore choisir avec soin une espèce particulière où les branches et la charpente sont aussi belles à observer que le feuillage. Par une taille adéquate, on peut ainsi faire que la plante va devenir davantage transparente et permettre au regard de la traverser pour gagner, ainsi, en profondeur visuelle, plus loin dans le jardin.
Mettre en scène le lointain
Une autre possibilité est aussi de mettre en scène le paysage plus lointain en cherchant d’abord où sont les points de fuite visuels possibles, sur une montagne, une forêt, une campagne aux couleurs et cultures constamment changeantes.
Cadre aussi important que le tableau…
Une fois ces éléments soigneusement inventoriés, on peut alors pratiquer des cadrages, sorte de fenêtres pratiquées dans la végétation et que l’on peut ainsi littéralement encadrer verticalement par deux plantes, deux sujets de même espèce et même taille. Soit une symétrie qui, immanquablement, comme une embrasure, guide l’oeil et la curiosité sur ce qui se passe entre eux, au-delà du «trou» ainsi créé.
Gazon de qualité, gazon exigeant
Le propriétaire tenant aussi à pouvoir faire des passes de foot et du rugby sur son terrain, grand soin fut aussi porté à un gazon de qualité et surtout très riche en substances nutritives. Aucun gazon ne peut, sans cette aide, concurrencer les plantes parasitaires qui s’accommodent, elles et parfaitement, de tout terrain maigre. Plus le gazon sera engraissé, plus il va résister et pouvoir l’emporter.
Savoir jouer avec le temps
Afin de limiter l’investissement immédiat, décision fut aussi prise de ne pas chercher systématiquement à planter des sujets ou plantes ou massifs de grande hauteur ou fort volume. Le choix se porta donc sur des sujets dont la hauteur idéale demanderait, pour la plupart, deux ans de croissance. Soit une solution imposant, par contre et par suite, de soigneusement veiller à l’arrosage et aux désherbages indispensables. Ce qui fut accepté par les propriétaires, eux-mêmes très collaborants et «mains vertes».
Deviner ses voisins
Cette intelligence dans la gestion et l’évolution d’un jardin s’accompagne aussi, chez ces propriétaires, de l’envie de tenir compte du mieux possible des envies des autres. Et notamment des voisins, avec qui, à l’est de la parcelle il a été facilement possible d’aménager de grands massifs floraux au milieu desquels, invisible, passe la limite cadastrale. Du coup, bien sûr, d’une terrasse à l’autre, quand on se devine aux moments des repas ou des fêtes, c’est, très naturellement, avec une pensée positive.
Diversifier les terrasses
Question terrasses, là ou le propriétaire désirait d’abord un seul grand espace plat qui, à cause de la pente, aurait nécessité un mur de soutènement, nous avons proposé deux terrasses décalées, de niveaux différents, l’une pour le repas, l’autre comme salon de jardin; deux mètres de talus inutile ont été ainsi gagnés devant la maison.
Jusque dans le miroir…
Et pour qu’en toute saison le lien avec le jardin reste présent, sur la paroi nord du salon intérieur un grand miroir a été accroché. Il renvoie l’image d’un Ilex planté dans le jardin, au centimètre près, pour que, de l’intérieur aussi et même en lui tournant le dos, ce superbe «arbre à nuages» reste une présence subtile et rêveuse…