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Rêve parisien

Jardin d’accueil Jardin naturaliste Jardin d’eau

Rêve parisien

Jouxtens-Mézery – 2014 – 2’920m2

Imaginez d’abord deux Parisiens ravis de leur terrasse d’un immeuble de la capitale. Leur architecte l’a très bien aménagée. Et lorsqu’un jour, pour se retirer, ils choisissent la Suisse, c’est au même architecte qu’ils demandent de dessiner leur nouvelle maison près de Lausanne; lequel nous contacte pour nous raconter leur envie de prairie, d’arbres et d’oiseaux, leur rêve d’un grand jardin, sans trop d’éléments construits, le plus naturel possible.

L’ambiance d’un parc

La maison était déjà bâtie lorsque nous sommes arrivés sur cette grande parcelle inscrite dans un immense parc privé, fractionné et devenu constructible à condition que de grands arbres y soient conservés. Si ces derniers étaient abattus, sans doute verrait-on d’ici le lac et le Jura, mais en se privant alors de leur présence immense et magique.

Rendre le lac pas nécessaire…

L’enjeu était donc ici de créer de tous côtés, mais particulièrement devant la maison, un spectacle permettant d’oublier l’absence de perspectives plus lointaines. Les propriétaires souhaitaient par exemple un petit bassin naturel que nous leur avons suggéré d’agrandir de six fois afin de mieux correspondre à la taille de la propriété et recevoir l’eau de plusieurs autres plus petits bassins supplémentaires qui, en cascade, traversent le jardin et sont parcourus par une eau jaillissant comme d’une source, juste devant la terrasse.

Le jardin, toujours, vous attend…

Cet enchaînement de bassins était aussi, psychologiquement important pour encourager les hôtes à entrer dans le jardin. En raison des grandes surfaces dallées que l’architecte a installées autour de la demeure, la tentation pourrait être de s’en satisfaire et, comme à partir d’un promontoire, de considérer la scène de loin. Or un jardin attend d’être visité, parcouru. Et le bruit de l’eau qui tombe à chaque changement de niveau est ici un appel à se mettre en marche, une invitation subtile au plaisir infini du spectacle vivant..

L’eau vive, pour guide..

Pour que la logique du parcours de l’eau soit parfaite, la source jaillissant devant la maison provient d’un déversoir en béton, installé à l’arrière de la maison, Volontairement rustique pour rappeler les citernes de vignes, il reçoit lui-même l’eau sortant d’entre des rochers que nous avons ici amenés pour créer un décor très construit et tel que désiré par la propriétaire, une enseignante: le départ d’une promenade prometteuse en forêt. Car ici des conifères préexistaient et, à leurs pieds, un sentier de découverte a été aménagé, qui disparaît dans le sous-bois, entre fraisiers, framboisiers et myrtilliers.

Unité sonore

Le bruit de l’eau est ici bien présent et quand on le retrouve, légèrement sur le côté devant la maison, on imagine que la source jaillissante vient de l’arrière et passe sous la maison ou autour, en souterrain, créant ainsi une unité sonore entre l’arrière et l’avant.

Créer du naturel…

Pour renforcer encore l’impression que cette propriété est un monde complet et se suffisant à elle-même, le cœur du terrain est un décor très naturel – comme en rêvaient sur leur terrasse parisienne les deux propriétaires – mais forcément très recherché, très calculé, en même temps. Afin qu’à partir du dallage de la terrasse, en pénétrant dans le jardin, la césure soit sensible et progressive, le chemin de pierre naturelle est d’abord en demi-dalles qui très rapidement deviennent pas japonais, se fondant et disparaissant très vite dans la prairie, pour se reconstituer brièvement, ici ou là, comme à l’approche du deck bordant un côté du dernier bassin où il est possible de se baigner. Partout le terrain est aménagé en légères et voluptueuses petites collines plantées de très beaux sujets comme des arbres à nuages ou des érables colorés. Entre eux, de tous côtés la végétation et prairie florale est abondante mais organisée en plusieurs grands groupes formés, à chaque fois de cinq ou six variétés différentes et ne se répétant pas ailleurs dans le jardin; le jeu consistant à surprendre sans cesse le promeneur et multiplier des visions dont aucune ne ressemble à une autre.

Comme une balle de flipper…

D’où par exemple et aussi, de savants contrastes entre des plantes aux feuillages très charnus et d’autres, au contraire très graciles, comme ces graminées ondulant au moindre souffle. Sans qu’il s’en rende compte, un peu comme une balle de flipper dont la cible serait le bassin central, le visiteur, dont le regard ne cesse de rebondir sur des tableaux différents, est ainsi conduit, par des chemins détournés, à s’approcher de la piscine naturelle, cœur de notre dessin de paysagiste. De là, il appréhende tout l’environnement ainsi que l’architecture très harmonieuse et néo-classique de la demeure, seul élément construit clairement visible.

Enfin seuls…

Car même si les maisons voisines sont, elles aussi, très soignées et bien distantes en raison de la dimension des parcelles, le désir des propriétaires était que, le moins possible, le regarde butte sur l’une d’elles. Autant à Paris le couple s’accommodait facilement du regard de plusieurs dizaines de voisins sur eux, autant, soudain au milieu de leur belle prairie helvète, ils ne rêvaient plus que d’être seuls. Pas question pourtant de les enfermer dans une prison de hauts murs végétaux. Nous avons simplement cherché à masquer, avec des plantes d’une hauteur et d’une densité adaptées, les entrées des demeures voisines, là où les mouvements de voitures ou de personnes peuvent attirer le regard et troubler, si peu que ce soit, le charme de la seule et tranquille observation du lieu.

Mystères nocturnes

C’est aussi très souvent à partir des zones d’entrées des maisons voisines que, si l’on n’y prend garde, la nuit, des lumières excessives peuvent venir polluer la profondeur de l’ombre et le plaisir de ses mystères. Mais pour le reste, il ne fallait surtout pas se priver, de jour, des magnifiques visions sur les jardins voisins, tous très soignés et aux essences spectaculaires.

Faire disparaître les limites

Tout autour de la propriété, les longues haies ont été choisies avec soin pour se marier au mieux avec l’esprit des parcelles en limite pour que jamais, cette dernière n’apparaisse. D’où une alternance très moderne et joyeuse de variétés indigènes comme des saules, noisetiers, cornus, arbustes à baies et épines avec des plantes dites de culture, plus grasses, plus luisantes et d’un parfait compagnonnage avec l’élégance du quartier, où l’ambiance très classique de l’ancien parc a été parfaitement préservée. Ses grands cèdres, chênes, et tilleuls sont toujours là et attendent que poussent à leur côté de très beaux sujets et autres espèces rares et colorées, venant d’y être plantés.

Les cookies c’est délicieux !